Les valeurs humanistes font notre histoire européenne et française

Publié le par Gilles Le Bail

Anniversaire de la convention de Genève et Anders Behring Breivik psychopathe norvégien

 

Il y a soixante ans, la convention de Genève, concernant les réfugiés, était signée. C’était le 28 juillet 1951. Elle permettait d’aider des millions d’hommes, de femmes et d’enfants fuyant la persécution, les guerres et la torture. Elle garantisait une protection et l’espoir d’un avenir meilleur.

Depuis le printemps dernier, les révolutions arabes et la guerre en Lybie, nous voyons plus d’un million de personnes laisser derrière elles tout ce qu’elles possèdent pour fuir. Un nombre restreint d’entre elles sont arrivées en Europe, cependant nous avons dans nos esprits les images où les personnes au péril de leur vie traversent la méditerranée.

Anders Behring Breivik est le tueur norvégien qui assassinat le 22 juillet dernier, 78 personnes à Oslo. Le tueur est-il un produit d’un contexte politique européen, où la hantise de l’immigration et de l’islam a gagné même les social-démocraties scandinaves ? S’il est vrai que le tueur est un psychopathe, ni la Norvège, ni le contexte politique ne peuvent suffire à expliquer son geste. La Norvège a accueilli ces dernières années un très grand nombre d’immigrants, dans une société privilégiée, politiquement stable et économiquement prospère. Chacun mange a sa faim, le chômage est quasiment nul, et l’intégration y marche plutôt bien.

L’Europe se doit perpétuer les valeurs de la convention sur les réfugiés de 1951. La convention est née du sentiment puissant « du plus jamais ça » ressenti à l’issu de la guerre mondiale. Ces valeurs font partie de l’identité de l’Union européenne et de la France. Depuis 1951, ce sont les européens qui ont bénéficié de cette protection, le dernier exemple étant l’accueil des réfugiés au cours de la guerre des Balkans auquel j'ai participé lorsque je travaillais à la Croix Rouge Française.

Actuellement, les populations tunisienne et égyptienne ont fait preuve d’une générosité et d’une hospitalité remarquable en accueillants des milliers de personnes fuyant la Libye.

Les Etats de l'Union européenne, dont la France, méconnaissent souvent la répartition relative des demandeurs d’asile dans le monde. Ensemble, les 27 ont reçu un peu plus de 243 000 demandes d’asile en 2010, soit 29% de la demande mondiale. L’Afrique du sud, à elle seule, en a reçu environ 180 000. Quant aux réfugiés reconnus comme tels, ils sont environ près de 80% à vivre dans un pays en voie de développement.

En 2010, les Etats de l’Union européenne ont accordé le statut de refugiés et donc une protection à 74 000 personnes, ce qui peut sembler important. Cependant, à titre de comparaison, au Kenya le camp de réfugiés de Dadaab a accueilli pour la même période 400 000 personnes et actuellement plus de 1200 personnes nouvelles venant de Somalie...

A l’heure de l’anniversaire de la convention sur l'accueil des réfugiés, à l'heure où un psychopathe en Norvège tue en pointant une prétendue islamisation de l'Europe, regardons au fond de nous même et retrouvons nos valeurs qui fondent notre identité. Nous aurions besoin en Europe d’un engagement accru en matière de solidarité internationale.

Alors que de nouvelles crises surviennent sans cesse sans que les anciennes aient été résolues, pourquoi ne pas nous engager à faire plus pour protéger les personnes déplacées et persécutées. L’Europe et la France ont un rôle irremplaçable à jouer.

 

Débat sur facebook : Gilles Le Bail

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